Un sujet local cette fois : Le triangle de gonesse.
Cette expression désigne une ZAC de quelques centaines d’hectares coincés entre l’autoroute A1 et deux départementales, plus simplement entre les deux aéroports Le Bourget et Charles de Gaule.
Près de 300ha pour accueillir des commerces, 800.000m² de bureaux et 200.000m² consacrés à des activités économiques selon LeParisien : le projet « Europacity ».
(Je soupçonne un zéro de trop dans cette phrase).
Initialement doté d’une piste de ski, de centres commerciaux, musée et bureaux, le projet a été revu à la baisse.
En bleu : la future gare, ligne 17
En rouge : Europacity, le projet
En rose : les centres commerciaux existants
En bleu-acier : Le site de PSA, en friche depuis 3 ans, réaménagement prévu (réparation des métros).
Difficile de se faire une idée de l’intérêt d’un tel projet, celui-ci semble un écho d’un passé obsolète avec en promesse des milliers d’emplois. L’environnement est glissé sous le tapis, à l’époque on n’en parlait pas non plus et aujourd’hui on choisit de sacrifier ce que l’on peut encore sur l’hôtel de l’emploi et de la consommation.
Plus globalement, on bétonne, pour sûr et on espère, beaucoup. La mairie de Gonesse en est convaincu : Il n’y a que du bon dans toute cela.
EuropaCity représentera 10 000 emplois nets. A terme, la ZAC représentera 50 000 emplois (cf. Le Parisien, 19 mai 2019)
Avec un musée, des hôtels, des restaurants et la future ligne de métro n°17 qui est vue comme une aubaine pour les habitants.
Il est intéressant de constater que les élus locaux formulent des prévisions réalistes et, dans le même temps contestent les prévisions allant à l’encontre du projet :
« Les élus locaux considèrent, quant à eux, que les prévisions de trafic sont toujours très inférieures au trafic effectivement constaté » Le bilan de la concertation préalable (juin 2016)
Ce bilan de concertation évoque également :
« un projet compact et des synergies entre agriculture et ville »
Une application du principe de négociation soviétique : « ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi on peut en discuter » ; très honnête comme point de départ puisqu’il s’agirait de bétonner en laissant un peu d’agriculture, la ferme de 7 ha ne fait que 70.000m² en fait, à comparer avec les autres surfaces (Letriangledegonesse.fr)
- 150.000 m² de loisirs
- 50.000 m² de culture
- 230.000 m² de commerce
- 100.000 m² d’espaces à usage public
- 20.000 m² de restaurants
Il me semble pourtant qu’en moins de 30mn l’actuel RER D vous transporte dans une des capitales qui comptent le plus de musées et travaillant parfois à la Défense je me rappelle facilement les dizaines de milliers de m² de bureaux en attente d’une location.
Je n’y vois qu’un centre commercial et d’affaires se rajoutant aux trois autres centres commerciaux à proximité de Gonesse :
- ParisNord (cinémas, restaurants, etc.)
- ParisNord2 (1 million de m² de bureaux et activités)
- Aéroville (cinémas, restaurants, etc.).
Dernier événement en date du 6 mars, l’annulation par le tribunal administratif de l’arrêté du préfet autorisant la création de la ZAC, voir l’article ici : 95.telif.tv au motif d’une étude d’impact insuffisante.
Un site internet lui est dédié : Letriangledegonesse.fr
Un collectif s’est formé pour défendre le projet : « Les vrais gens » ; n’en faisant pas partie je ne compte pas à leurs yeux… comme un sentiment de dénigrement.
Un autre collectif, contre cette fois : collectif pour le Triangle de Gonesse (CPGT)
Quoiqu’il en soit, le projet est retoqué, l’actuel maire de Gonesse est résolu à avoir sa gare, il y aura donc d’autres projets, en espérant qu’ils aient un sens et surtout qu’ils soient bien pensés ; la friche industrielle ne manque pas, même si les aménageurs préfèrent la terre agricole moins coûteuse pour bétonner… un compromis à rechercher.
(anti daté du 1er février 2020)
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