Cultiver la différence, pas la discrimination

C’est le sujet du jour : la discrimination à l’embauche.

Discriminer c’est distinguer sur critère et séparer en groupes, partitionner pour les matheux. Cette action est à la base de l’intelligence : bon / mauvais, dangereux/inoffensif etc. La discrimination évoquée ici est de façon générique celle qui établie un lien contraire à la morale ou à la logique entre un critère et l’usage que l’on souhaite en faire. Pour bien comprendre il suffit de regarder la taille des basketteurs professionnels : ils sont rarement petits, cela ne choque personne, le critère (de choix) n’est pas basé sur la couleur des cheveux, de la peau ou des yeux ce qui générerait des protestations.

Je ne parlerais que des liens litigieux et répréhensibles.

Pour avoir cherché sur la Toile des informations fiables ou variées, force est de constater que le sujet revient régulièrement : rapport de 2016 puis en 2017 etc. donc 2020.
Toujours la même approche du « testing » (merci pour le terme anglais) basé sur l’envoi de CVs et des retours obtenus.
S’il faut lutter contre ce phénomène alors que ce soit avec logique à défaut de bon sens.

Considérer des statistiques nécessite quelques citations pour rappeler que le domaine est délicat :

«Les statistiques, c’est comme le bikini. Ce qu’elles révèlent est suggestif. Ce qu’elles dissimulent est essentiel. » (Aaron Levenstein)

« Je ne crois jamais une statistique, à moins de l’avoir moi-même falsifiée. » (Winston Churchill)

On ne peut avoir 50% d’hommes à la remise des diplômes de l’école des sages-femmes. On ne peut qu’espérer ou faire respecter en sortie d’un processus la parité constatée à l ‘entrée de celui-ci. Il reste alors à corriger la sélection à l’entrée de celui-ci.
Cause et conséquence, ne s’intéresser qu’à la seconde est démagogique, autant dire une facilité pour les acteurs politiques.
Le pire étant la « discrimination positive ». Commettre volontairement une discrimination en espérant en corriger une autre est illusoire, on enchaîne deux erreurs qui ne se corrigent pas, comme ce ne sont jamais les mêmes acteurs on obtient 100% de défavorisés au total.

Je vais me faire l’avocat du diable : qui accepterait de tirer à pile ou face pour désigner son collègue, son employé sa ou son secrétaire ? Les relations de travail ne peuvent être dissociées des relations humaines, il arrive que l’on s’entende mieux ou moins bien avec d’autres. Poussons à l’extrême : et pour le conjoint ? A pile ou face pour ne pas discriminer les grands le gros les rousses les chauves les vieux les jeunes ?

La parité, je suis pour, c’est entendu, avec bon sens.

Il n’en reste pas moins qu’en France comme ailleurs les individus agissent et réagissent consciemment ou pas suivant des critères que la morale -locale- réprouve, le but de la loi et de la société étant d’en atténuer les effets. En France nous avons encore du chemin devant nous.
Après le CV anonyme (en 2006) sans grande efficacité. nous avons droit à un « name and shame » (encore merci pour la langue française), sans plus.
J’attends toujours d’avoir la parité aux élections présidentielles françaises : combien d’hommes et de femmes à la fonction suprême sous la 5° république ? A quand l’alternance obligatoire Homme/femme tous les 5 ans ?

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