Distinguer la discrimination, pour se différencier ?

L’excès est devenu la nouvelle norme, la nouvelle plaie.
Certaines associations, certains mouvements, politiques ou non, ont voulu – à juste titre – sensibiliser la société française sur des travers humains ancestraux, je désigne le racisme, l’anti-sémitisme et autres discriminations sociales ou biologiques.
Il est à la mode aussi de dénaturer et détourner les mots ou expressions à des fins moins avouables.
Dans cet article je me limiterai au français, une langue que je suis supposé maîtriser depuis ma naissance ; je sollicite pourtant souvent le dictionnaire encore aujourd’hui.
Il est des expressions qui m’amusent aussi :
« sans doute » qui devrait indiquer que je n’ai aucun doute, et pourtant elle laisse entendre le contraire ; il faut lui préférer : « sans aucun doute ».

Plus sérieusement, j’en arrive au cas qui m’intéresse : l’affaire « Sébastien Coltescu », puis qu’il faut lui donner un nom.
Cet arbitre du match de football entre le PSG et Istanbul-Basaksehir a été accusé par Pierre Achille Webo, encadrant d’Istanbul de propos raciste (Le parisien, le 08/12/2020)
A noter, et cela a son importance,  que la langue des arbitres du soir était le roumain.
La phrase qui serait à l’origine, traduite en français :

« C’est le Noir ici, va voir et identifie-le »

Un détail qui peut expliquer bien des réactions, en roumain le terme noir se dit « negru »,
Sébastien Coltescu, cet arbitre avec 309 matchs à son actif, eu une carrière assez difficile si l’on en croît le journal Le Point (Le Point, le 09/12/2020). Il n’empêche, d’après ce même journal qu’un des arbitres les plus renommés en Roumanie, Ion Craciunescu l’avait désigné comme « l’un des arbitres les plus talentueux ».
L’accusateur quant-à lui est connu également pour avoir un fort caractère, au point d’avoir fait une grève de la faim en 2011. Sur ce match il avait été expulsé (rmcsport.bfmtv le 08/12/2020).
A cela il convient d’ajouter une polémique supplémentaire : les arbitres roumains ont assuré s’être fait insulter et traités de «gitans» à plusieurs reprises (L’Equipe le 09/12/2020)
Qu’en penser ?
Que le racisme vient très rapidement à l’esprit de personnes sensibles, au point d’altérer le jugement. Il semble que la phrase a été malheureuse, pour le moins, et que l’arbitre eut été plus inspiré de trouver un autre critère distinctif, discriminant, différenciant (?) pour désigner un acteur sur le bord du terrain. Savoir si l’auteur avait une volonté raciste en prononçant ses paroles est plus que difficile, toujours est-il que Pierre Achille Webo l’a perçu de cette façon.
Ma grande consolation vient de la réaction des équipes sur le terrain. Il était temps, surtout lorsque l’on se souvient des insultes fréquentes durant les matchs, cris de singe et j’en passe.
Au moins cette fois ils ont été au niveau. J’ai le sentiment que les joueurs auront encore à l’avenir bien d’autres occasions de se distinguer de cette façon.

Mais, après réflexion, désigner quelqu’un par sa couleur de peau, sa taille, son âge, son sexe ou sa chevelure n’est pas plus admissible, le « laid » est encore pire puisqu’il résulte d’un jugement de valeur esthétique.
De nos jours on peut encore dire « le gros », plus « le noir ».

A moins de dire « c’est celui qui est comme les autres, là… » il va falloir être bon dans le descriptif vestimentaire maintenant.
Un souvenir de Coluche…
Question : Quelle est la différence entre un pigeon ?
Réponse : Il a les deux pattes de la même longueur, surtout la gauche.

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